Type : Scénographie de théâtre / Sujet : "Caldéron" - Pasolini / Date : Janvier 2024 / Contexte : Exercice Théâtre, DPEA scénographie S1 / Réalisation : Valentine Gensane / Intervenants : Amélie Kirize-Topor (professeure et scénographe), Eddy Palaro (metteur en scène), Tiphaine Pottier (costumière), François Fauvel (constructeur décor et éclairagiste)
Tests compositions maquette
Photomontage réveil 1
Croquis intentions costumes
Coupe de l’implantation des dispositifs scénographiques au Théâtre Gérard Philipe, Centre Dramatique National
Élévation de l’implantation des dispositifs scénographiques au Théâtre Gérard Philipe, Centre Dramatique National
Plan de l’implantation des dispositifs scénographiques au Théâtre Gérard Philipe, Centre Dramatique National
Photo maquette - Stasimon 1
Photo maquette - Clic-Clac réveil
Photo maquette - Arrivée de la soeur
Storyboard du réveil 1
Photo maquette - Progression réveil de Rosaura
Photo maquette - Arrivée de la soeur
Photo maquette - Basilio avec Melainos et Leucos
Storyboard du réveil 2
Photo maquette - Clic-Clac réveil
Photo maquette - Arrivée de la soeur
Photo maquette - Réunion famille
Storyboard du réveil 3
Selon mon interprétation de Calderón de Pier Paolo Pasolini, la pièce repose sur une série de binarités fortes : riches/pauvres, révolutionnaires/fascistes, ombre/lumière, rêve/réalité, joie/douleur. Ces oppositions traversent l’ensemble de l’œuvre et contribuent à créer un univers troublant, dans lequel les repères deviennent de plus en plus flous. J’ai été particulièrement marquée par la manière dont Pasolini brouille volontairement la frontière entre rêve et réalité, plongeant le spectateur dans un état de confusion similaire à celui des personnages.
Le personnage de Rosaura semble être manipulé par Basilio, à travers les figures énigmatiques de Melainos et Leucos, qui influencent ses perceptions et altèrent son rapport au monde. La structure de la pièce m’apparaît comme cyclique : chaque “réveil” marque le début d’un nouveau rêve ou d’une nouvelle illusion, annulant partiellement ce qui précède, et installant une atmosphère d’instabilité permanente.
À partir de cette lecture personnelle, j’ai conçu une proposition scénographique visant à traduire visuellement cette instabilité. Elle s’articule autour de deux modules principaux – une chambre et un salon – qui sont mobiles, transformables et modulables. Ces éléments peuvent glisser, pivoter, s’écarter ou se juxtaposer afin de suggérer tantôt des espaces clos, tantôt des espaces ouverts, voire totalement abstraits. Cela permet de refléter la perte de cohérence spatiale que vit Rosaura, tout en offrant une grande souplesse scénique.
Ces modules sont également pensés pour évoluer au fil de la pièce : à chaque “réveil”, des éléments se dégradent, se déplacent ou disparaissent, traduisant la désintégration progressive du rêve. Le décor devient ainsi un reflet physique de l’état mental de Rosaura : plus elle doute, plus l’espace se fragmente.
L’éclairage joue aussi un rôle fondamental : il permet d’accentuer les oppositions (ombre/lumière, intérieur/extérieur), de modifier la perception des volumes, ou encore de souligner l’irréalité de certaines scènes. Il accompagne les transformations du décor pour renforcer cette sensation de glissement permanent entre rêve et réalité.
EXERCICE THÉÂTRE, DPEA SCÉNOGRAPHIE S1 - Scénographie de théâtre - Janvier 2024