Croquis des premières recherches de scénographie (effets de lumières/ombres, agencement dans l’esapce)

Le cube - Salle du Théâtre de la Cité, CDN Toulouse Occitanie

Détails de l’ensemble des dispositifs scéniques et placements lumières
Détails de l’ensemble des dispositifs scéniques et placements lumières

Photo maquette de l’ensemble du décor

Coupe 1 de l’implantation des dispositifs scénographiques
Coupe 1 de l’implantation des dispositifs scénographiques
Coupe 2 de l’implantation des dispositifs scénographiques
Coupe 2 de l’implantation des dispositifs scénographiques
Échange entre Nora et Torvald lors de l’acte I (première scène)
Échange entre Nora et Torvald lors de l’acte I (première scène)
Mise en scène d’un échange entre Nora et Madame Linde dans leur espace confidence
Mise en scène d’un échange entre Nora et Madame Linde dans leur espace confidence
Nora seule se balancant sur son rocking-chaire ne sachant quoi faire face à la situation
Nora seule se balancant sur son rocking-chaire ne sachant quoi faire face à la situation
Mise en scène entre Nora et le docteur Rank Acte II - Rank déclare sa flamme
Mise en scène entre Nora et le docteur Rank Acte II - Rank déclare sa flamme
Krogstad déposant la fameuse lettre dans la boîte au niveau du vestibule
Krogstad déposant la fameuse lettre dans la boîte au niveau du vestibule
Mise en scène de la danse de folie de Nora acte II
Mise en scène de la danse de folie de Nora acte II
Scène finale - Nora quitte le domicile laissant Torvald seul
Scène finale - Nora quitte le domicile laissant Torvald seul
SCÉNOGRAPHIE DE THÉÂTRE

RESUMÉ DE LA PIÈCE
Une maison de poupée est une pièce de théâtre norvégienne écrite par le dramaturge d’avant-garde Henrik Ibsen en 1879. Elle révèle dans un premier temps les codes de la société de son époque principalement à travers le couple Nora et Torvald Helmer ayant trois enfants. Un mariage comme le veut la société de l’époque : Nora représente la femme au foyer, frivole, qui n’est pas prise au sérieux et dépendante de son mari Torvald, banquier récemment promu, la traitant de manière superficielle tout en lui donnant des directives et prenant son rôle d’ «homme aimant» et chef de famille très à cœur.
Alors que leur union dans un cadre familial idéal nous donne l’illusion que tout va pour le mieux, un évènement va bouleverser leur mariage et briser cette illusion. En effet, on apprend au fil des actes et à travers les échanges entre les personnages que par amour, Nora a pris l’initiative d’emprunter de l’argent à Krogstad pour offrir un voyage en Italie à son mari afin qu’il se rétablisse d’une grave maladie. Ne voulant pas troubler l’amour-propre de celui-ci, elle décide de garder ce lourd secret et la responsabilité qui l’accompagne. Cependant, celui-ci va être révélé au grand jour suite aux menaces de Krogstad, père célibataire convoitant un haut poste dans la banque de Torvald. Cet avocat, poussé au désespoir va relever une faille dans les démarches de Nora, une fausse signature, afin de la faire chanter pour atteindre son objectif. À partir de là, la pièce prend une tout autre tournure et connait une accélération.
Envers et contre tout, et surtout par amour pour son mari, Nora est prête à tout pour ne pas que ce grand secret, dont elle est fière, se sache. Malgré toutes ses tentatives, Torvald finit par être au courant au travers d’une lettre de Krogstad voulant rendre l’affaire publique. Celui-ci réagit avec colère et ne pense qu’à sa réputation, méprisant l’acte fait par amour de Nora. Alors que la première lettre dévoile l’égocentrisme de Torvald, la deuxième annonçant le refus de Krogstad de révéler cette affaire dénonce sa lâcheté. En effet, celui-ci revient sur ses paroles et pardonne sa femme. Celle-ci est bouleversée et déçue par sa réaction, ce qui l’amène à prendre pleinement conscience de sa condition, de son emprisonnement et elle prend une décision radicale : celle de quitter foyer confortable, mari et enfants, loin des conformités de la société. Nora décide de se libérer de son statut de femme-poupée, femme-objet que son mari et même son père lui ont toujours attribué afin de chercher à s’affirmer librement et partir à la découverte d’elle-même. Alors que ce couple se détruit, un autre improbable, rivaux au départ, se forme sous nos yeux celui de Krogstad et Madame Linde veuve à la recherche d’un emploi et amie d’école de Nora étant venue lui rendre visite notamment par intérêt.
INTENTIONS DRAMATURGIQUES ET SCÉNOGRAPHIQUES
Pour la scénographie de cette pièce, j’ai choisi une des salles du Théâtre de la Cité (CDN) de Toulouse : le Cube. Les caractéristiques de cette salle m’ont attirée. D’une part, pour son absence de surélévation de la scène ce qui permet de créer un rapport plus intime entre les spectateurs et les personnages. Il n’y a pas de frontière si ce n’est que celle que définit la scénographie. D’autre part, pour son aspect sombre, dû à la peinture noire qui permet d’intensifier les effets d’ombre et de lumière intégrés dans la représentation et que nous découvrirons plus tard. De plus, la superficie de l’espace scénique a aussi été un critère de sélection.
Pour la conception de la pièce principale, le salon, je me suis dirigée vers un décor intemporel, indépendant de l’époque où elle a été écrite, afin d’évoquer que le sujet est encore d’actualité, qu’il est universel. L’idée n’est pas d’adapter le texte à notre époque mais seulement le décor, pour justement montrer que contrairement à la situation, le contexte n’est pas le même qu’aujourd’hui mais l’essence du problème est toujours présente quelle que soit l’époque et le restera : l’individualisme. D’autre part, à travers ce décor, l’idée serait de constituer un salon apaisant, chaleureux créant un cocon familial idéal : ceci aurait pour but d’accentuer et de comprendre l’illusion d’une vie familiale idyllique dans lequel Nora est prisonnière. Les couleurs bleu et jaune contribueront à cet effet mais seront aussi porteur de significations. Tandis que le bleu signifiera l’universalité, le calme, le rêve, le jaune lui la chaleur, la joie mais aussi le mensonge.
L’agencement du salon est inspiré de celui décrit par Ibsen. Il sera constitué de moins d’éléments que la description, plus épuré et sera divisé en plusieurs zones, dont 3 principales.
La première zone est celle au niveau du poêle, côté cour. Cet agencement, composé du poêle, du fauteuil, du rocking-chair, du tapis et de la lampe à pied, aura une allure de cabinet de psychologue dédié à Nora pour ainsi révéler l’aspect psychologique de la pièce. Un espace où celle-ci se confiera à ses proches, Madame Linde ou Rank quand elle ne le peut pas avec Torvald.
L’autre espace situé à l’opposé du précédent, côté jardin, près de la grande fenêtre. Celui-ci, composé seulement d’un petit canapé double et d’une table basse, sera dédié à Torvald. Le canapé double aura une grande importance, il révèlera cette envie de fusion illusoire : quand Torvald s’y assoira, on aura tendance à s’attendre que Nora s’assoie à côté de lui, mais cela n’arrivera jamais.
Le dernier espace vient se distinguer des autres : le vestibule. Ici, il apparaîtra sous forme de cube en verre flou. Un espace d’hésitation pour les personnages qui rentrent et sortent ou qui déposent une lettre ou une carte de visite dans une boite aux lettres dont l’intérieur est visible pour le spectateur.
À travers la scénographie, l’idée est de faire ressentir l’étouffement progressif, un enfermement, les limites mais également une accélération. Premièrement, une porte se distinguera des autres de par sa couleur rouge : la porte du cabinet de Torvald. Une porte interdite que Nora ne franchira jamais démontrant ainsi les limites. Deuxièmement, de par la présence de la fenêtre qui aura comme rôle de laisser passer la « lumière du jour » et ainsi renforcer l’idée d’intérieur/extérieur. Un extérieur que Nora ne rencontrera pas durant la pièce : une fois rentrée dans le domicile, acte 1, elle n’en ressortira pas si ce n’est au moment de la fête au sein du même immeuble en compagnie de Torvald. De plus, les ombres portées prodiguées par la fenêtre formant un quadrillage permettront de révéler implicitement l’emprisonnement, comme un oiseau enfermé dans une cage en référence aux différents surnoms que donne Torvald à Nora.
La lumière aura aussi une grande importance dans cette représentation. Source de lumière et d’ombre, elle aura une puissance évocatrice et relèvera du sens et des sensations.
Une des sources proviendra de la fenêtre comme vu précédemment : une lumière directionnelle. Une autre sera produite par la lampe près du poêle : lumière douce, diffusive créant un halo autour de cette zone notamment quand Rank déclare sa flamme à Nora la sortant de l’ombre. Une lumière projetée dans le vestibule mettant en avant les personnes qui y passent révélant seulement leurs silhouettes ou les lettres déposées dans la boite. Une autre, frontrale, quand Nora danse afin de projeter une ombre gigantesque accentuant ainsi ses gestes de folie pour révéler l’importance de sa tourmente. Les dernières lueurs seront réservées à la scène finale où Nora quitte le domicile : Nora se trouvant dans le vestibule et baignée de lumière laissant Torvald seul dans le salon et dans l’ombre, l’oiseau s’est envolé laissant un vide immense dans la vie idéale qu’il avait tant espérée.
EXERCICE CONCOURS ENSA NANTES - Scénographie de théâtre - 2021
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