SCÉNOGRAPHIE DE THÉÂTRE
RESUMÉ DE LA PIÈCE
Six Personnages en quête d’auteur est une tragi-comédie écrite par le dramaturge italien, Pirandello en 1921. Sur le plateau d’un théâtre, dépourvu de décors, la représentation prend forme. Dans cette ambiance d’un spectacle non préparé, le spectateur assiste à une répétition d’une autre pièce de Pirandello, Le Jeu de Rôles. Alors que le directeur tente de rétablir l’ordre au sein de sa troupe afin de répéter cette œuvre, le concierge vient lui annoncer l’arrivée impromptue de curieux personnages.
En effet, un groupe de six individus vêtus de noir fait irruption sur scène, endeuillés, tous membres d’une même famille recomposée : une mère, dépressive et veuve depuis peu ; un père, petit-bourgeois d’une cinquantaine d’années ; une belle-fille, élégante et effrontée ; un fils, indifférent et méprisant refusant d’être là ; ainsi qu’un adolescent et une fillette ne dépassant pas la dizaine et dépourvus de parole. Sous le regard stupéfait des comédiens et du directeur, le Père explique qu’ils sont en quête d’auteur en dépit de celui qui les a imaginés et qui a refusé de leur donner vie sur scène. Ainsi, ces êtres inachevés et sans nom revendiquent leur droit à la vie en tant que personnages accomplis et souhaitent accéder à une existence artistique, être vus et reconnus du public. Une requête que seul un auteur peut accomplir, mais à laquelle le directeur abasourdi, dans un premier temps refuse de répondre.
Puis, les personnages vident leur cœur donnant ainsi les prémices du drame sombre qui les unit : des conflits entre eux, une relation presque consommée du Père et de la Belle-fille, la noyade de la Fillette et le suicide de l’Adolescent. La troupe se retrouve spectateur d’un drame fragmenté où les personnages se racontent et se déchirent voulant faire valoir leurs propres vicissitudes et ressentis et où chacun exprime sa rancune, sa douleur, son amertume et sa honte. Emporté par l’intensité saisissante de cette scène, le directeur est fasciné et séduit par leur histoire et prend finalement la décision de la faire vivre.
De retour sur le plateau, sous les ordres du directeur des décors approximatifs se mettent en place. Alors que le directeur tente de monter la pièce selon les codes du théâtre, la Belle-fille et le Père ne cessent de l’interrompre et de contester ses décisions. Insatisfaits de l’interprétation de leur drame, ils expliquent que ce n’est pas comme cela qu’ils l’ont vécu, qu’il s’agit d’un reflet approximatif. De ce désaccord nait un conflit entre personnages et acteurs à propos de ce qui est réalité, fiction et véracité de leur jeu.
Le drame est finalement joué par les personnages eux-mêmes, si bien qu’au fil des scènes, une confusion entre réel et fiction se crée. La noyade de la fillette suivie du suicide de l’adolescent, sème le trouble chez les acteurs pensant que le drame est devenu réel. C’est dans une atmosphère chaotique que les personnages et les comédiens quittent la scène laissant seul le directeur se plaignant d’avoir perdu une journée de répétition. Aussitôt, les ombres des personnages viennent envahir la salle faisant fuir le directeur sous les éclats de rire stridents de la Belle-Fille.
INTENTIONS DRAMATURGIQUES ET SCÉNOGRAPHIQUES
Pour la scénographie de cette pièce, j’ai choisi une des salles du Théâtre de la Cité (CDN) de Toulouse : le Cube. Les caractéristiques de cette salle m’ont attirée :
D’une part, pour son absence de surélévation de la scène ce qui permet d’entretenir un rapport plus intime et une proximité entre les spectateurs et les acteurs.
D’autre part, pour son aspect sombre dû à la peinture noire qui permet d’intensifier les effets d’ombre et de lumière intégrés dans la représentation que nous découvrirons plus tard.
D’une part, pour son absence de surélévation de la scène ce qui permet d’entretenir un rapport plus intime et une proximité entre les spectateurs et les acteurs.
D’autre part, pour son aspect sombre dû à la peinture noire qui permet d’intensifier les effets d’ombre et de lumière intégrés dans la représentation que nous découvrirons plus tard.
La scénographie présente un plateau «tel qu’il est de jour», sans décor - ou presque - comme le veut Pirandello. La scène est composée de certains éléments évoqués dans les didascalies telles que des tables et des chaises auxquelles s’ajoutent une échelle, un portique ou encore des spots visibles. Une scène et un décor en cours de montage viennent compléter le tout afin de renforcer cette impression d’un spectacle non préparé.
De plus, comme les personnages, comme la pensée de l’auteur, la scénographie est inachevée : en fond de scène, une immense feuille de décor et dépourvue de son habillage contribue à cet effet.
De plus, comme les personnages, comme la pensée de l’auteur, la scénographie est inachevée : en fond de scène, une immense feuille de décor et dépourvue de son habillage contribue à cet effet.
En ce qui concerne l’agencement, j’ai fait le choix de diviser la scène en deux espaces : celui de la troupe et celui des personnages. Ceci a pour intention de souligner cette idée de jeu de miroirs ainsi que l’opposition entre les deux groupes. Une antinomie qui se décrit également au travers de leurs costumes : un accoutrement ordinaire et coloré pour le premier et des vêtements sombres et transparents pour le second.
Côté jardin, on retrouve l’espace des comédiens et du directeur où se déroulera la répétition et où ils se situeront lorsqu’ils seront spectateurs du drame des personnages.
Côté cour, se définit l’espace de ces derniers. Celui-ci est composé de quatre plateaux de scène décomposée. Chaque membre de la famille est amené à présenter et vivre son drame sur une de ces parcelles : une pour le Père ; une autre pour la Belle-Fille ; les deux dernières pour la Mère accompagnée de la Fillette et de l’Adolescent ; et aucune pour le Fils afin de traduire son refus d’être là. Cette mise en place a pour but d’évoquer la discorde et les conflits présents entre chacun mais surtout leur volonté de faire valoir leurs propres ressentis. Ces plateaux finissent par s’assembler offrant l’espace scénique où se joue le drame de la Belle-Fille et du Père, dont le décor est approximatif et incomplet. Cette disposition témoigne de la volonté du directeur de rassembler les morceaux de ce drame décousu.
Au cours de la pièce, suite à l’accord entre le directeur et le Père, la frontière entre personnages et comédiens s’estompe, s’efface : chacun franchit peu à peu celle-ci. Lors de la scène finale, celle de la noyade et du suicide, le semblant de décor à l’instar du drame prend tout le plateau : la limite se brise au même titre que celle entre réalité et illusion.
Côté jardin, on retrouve l’espace des comédiens et du directeur où se déroulera la répétition et où ils se situeront lorsqu’ils seront spectateurs du drame des personnages.
Côté cour, se définit l’espace de ces derniers. Celui-ci est composé de quatre plateaux de scène décomposée. Chaque membre de la famille est amené à présenter et vivre son drame sur une de ces parcelles : une pour le Père ; une autre pour la Belle-Fille ; les deux dernières pour la Mère accompagnée de la Fillette et de l’Adolescent ; et aucune pour le Fils afin de traduire son refus d’être là. Cette mise en place a pour but d’évoquer la discorde et les conflits présents entre chacun mais surtout leur volonté de faire valoir leurs propres ressentis. Ces plateaux finissent par s’assembler offrant l’espace scénique où se joue le drame de la Belle-Fille et du Père, dont le décor est approximatif et incomplet. Cette disposition témoigne de la volonté du directeur de rassembler les morceaux de ce drame décousu.
Au cours de la pièce, suite à l’accord entre le directeur et le Père, la frontière entre personnages et comédiens s’estompe, s’efface : chacun franchit peu à peu celle-ci. Lors de la scène finale, celle de la noyade et du suicide, le semblant de décor à l’instar du drame prend tout le plateau : la limite se brise au même titre que celle entre réalité et illusion.
L’ambiance de la salle, quant à elle, se caractérise par une atmosphère sombre, noire, tels que le sont les murs de la salle. De plus, les éléments de décor, cités précédemment, se présentent dans des matériaux bruts tels que le bois ou le métal. Ce parti pris a pour but de laisser place à la matérialisation des limbes de l’auteur : l’espace de la salle devient un espace mental obscur dans lequel surgissent des idées, des personnages, des drames symbolisés par une lumière blanche mystérieuse dont on ne connaît pas la source. Une lumière qui se manifeste également lorsque le directeur et le père ouvrent la porte centrale de l’arrière : plongés dans une lumière vive, tous deux pénètrent dans le cœur de l’esprit de l’auteur.
Durant la pièce, le plateau sort de l’ombre et est éclairé par de multiples sources de lumière. Celles-ci se distinguent en deux catégories. D’une part, une lumière douce et diffuse émane des spots éclairant la troupe. D’autre part, une lumière blanche et directionnelle illumine les personnages et témoigne de la pensée de l’auteur comme vu précédemment. Ces deux types d’éclairage permettent d’accentuer l’opposition entre la troupe et les personnages.
De plus, les variations et l’évolution de la lumière viennent marquer les points culminants de la pièce : des illuminations lors de l’arrivée du directeur et des personnages, une atmosphère au clair de lune au moment de la noyade de la Fillette, un éclat de lumière lors du coup de feu, une projection des ombres gigantesques des personnages sur la toile à la fin de la pièce...
Durant la pièce, le plateau sort de l’ombre et est éclairé par de multiples sources de lumière. Celles-ci se distinguent en deux catégories. D’une part, une lumière douce et diffuse émane des spots éclairant la troupe. D’autre part, une lumière blanche et directionnelle illumine les personnages et témoigne de la pensée de l’auteur comme vu précédemment. Ces deux types d’éclairage permettent d’accentuer l’opposition entre la troupe et les personnages.
De plus, les variations et l’évolution de la lumière viennent marquer les points culminants de la pièce : des illuminations lors de l’arrivée du directeur et des personnages, une atmosphère au clair de lune au moment de la noyade de la Fillette, un éclat de lumière lors du coup de feu, une projection des ombres gigantesques des personnages sur la toile à la fin de la pièce...
EXERCICE CONCOURS ENSA NANTES - Scénographie de théâtre - 2023